L'emploi

Les politiques publiques soutenant l’inclusion sociale et professionnelle des personnes avec handicap, à travers divers dispositifs de droit commun ou spécialisés, ont favorisé l’expression des capacités des personnes avec TSA, leur permettant ainsi d’accéder à des formations qualifiantes et d’intégrer le monde du travail.

Mais nous le savons d’une manière plus globale : pour les personnes en situation de handicap visible, les chemins vers l’emploi sont difficiles, parfois impossibles… Les personnes en situation de handicap invisible comme l’autisme quant à elles subissent souvent une forme de « double peine ». Dire ou ne pas dire, et celles qui choisissent de ne pas révéler leur état à leurs collègues et à leur employeur doivent bien souvent gérer, en plus de leurs problèmes de santé, incompréhension, peur, quiproquos, voire rejet. En choisissant souvent de « prendre sur elles », et de « faire bonne figure », elles doivent déployer une énergie considérable pour compenser leur handicap.

Cela reste donc insuffisant. En France, 400 000 adultes autistes en âge de travailler mais 95 % d’entre eux au chômage. Source mai 2021 – site Handicap.fr

Les points forts des personnes avec TSA :

  •         Souci de perfection
  •         Fiabilité
  •         Ponctualité
  •         Perception centrée sur les détails
  •         Respect des règles
  •         Raisonnement concret
  •         Pensée originale
  •         Intégrité
  •         Forte motivation

Un accompagnement spécifique

L’accompagnement spécifique proposé aux personnes avec TSA comprend l’évaluation de la personne, la construction de son projet professionnel, la recherche d’emploi, l’inclusion et le suivi en emploi. Il s’agit d’une démarche active centrée à la fois sur le travailleur handicapé et sur son employeur. L’accompagnement est assuré par un accompagnant en emploi (appelé job coach, conseiller en emploi accompagné, conseiller en insertion, consultant, etc.) et des professionnels du secteur médico-social (psychologue, travailleur social, etc.). Il est indispensable que ces intervenants soient formés à l’autisme.

La coopération de l’ensemble des acteurs œuvrant autour de la personne (les services publics de l’emploi, les services d’accompagnement vers l’emploi, les établissements et services sociaux et médico-sociaux, les centres de réadaptation professionnelle, les employeurs, les aidants familiaux, etc.) est requise.

Pour notre association, il nous semble important d‘accompagner dans l’emploi la personne avec autisme. Nous pouvons accompagner en job-coaching avec différentes étapes identifiées :

  • Accompagnement vers l’emploi
  • Recrutement
  • Maintien et évolution dans l’emploi / dans l’entreprise

Si l’on reprend, un accompagnement spécifique est nécessaire :

  •         En prenant en compte les particularités de fonctionnement des personnes avec TSA,
  •         Est assuré par des professionnels formés à l’autisme,
  •         Est centré sur le travailleur handicapé et sur son employeur,
  •         En comprenant l’évaluation de la personne, la construction de son projet professionnel, la recherche d’emploi, l’inclusion et le suivi en emploi.

Il y a aussi des aménagements et des aides qui peuvent être mises en place:

  •         nommer un tuteur en entreprise,
  •         sensibiliser le collectif de travail, former le collectif / l’équipe au TSA
  •         rendre le travail concret et prévisible en structurant l’environnement et en adaptant les tâches de travail,
  •         anticiper et accompagner tout changement,
  •         solliciter des aides financières auprès de l’AGEFIPH et du FIPHFP.

L’insertion professionnelle en milieu protégé

Les Recommandations de Bonnes Pratiques Professionnelles sur la problématique de l’adaptation de l’accompagnement aux attentes et besoins des travailleurs handicapés en Etablissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) poursuivent un double objectif :

  • Identifier des parcours adaptés aux attentes et besoins des personnes,
  • Encourager le développement de pratiques et d’organisations au sein des ESAT susceptibles d’améliorer les réponses apportées.

Concernant l’accompagnement des personnes avec TSA en ESAT, il y a lieu de :

  •         sensibiliser à l’autisme l’ensemble de l’équipe,
  •         connaître le fonctionnement particulier de la personne : ses ressources, potentialités et limitations,
  •         nommer un tuteur/référent clairement identifié par la personne,
  •         prendre en compte les attentes de la personne,
  •         individualiser l’accompagnement,
  •         assurer la coordination avec la famille et les partenaires extérieurs à l’ESAT.

Où s’adresser ?

La Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) est une décision administrative qui permet de bénéficier d’un ensemble de mesures favorisant le maintien dans l’emploi ou l’accès à un nouvel emploi.

Pour obtenir une RQTH, vous devez remplir un dossier de demande de compensation du handicap et le déposer auprès de votre MDPH.

Ce dossier doit être rempli, daté et signé par vous et/ou votre représentant légal. Il doit comporter l’ensemble des pièces justificatives nécessaires au traitement de votre demande ainsi qu’un certificat médical réglementaire.

  • La RQTH peut être demandée à partir de 16 ans et sans limite d’âge au-delà.
  • La RQTH est attribuée pour une durée déterminée de 1 à 10 ans, renouvelable sur dépôt d’un nouveau dossier. À l’occasion d’une demande de renouvellement, la RQTH est maintenue tant que la CDAPH n’a pas rendu sa décision (Décret n°2018-850 du 5 octobre 2018).

 

Documents utiles :

Le Groupe d'Entraide Mutuelle Autisme (GEM) Les Albatros

Les GEM ne sont pas des structures médico-sociales, et ne dépendent pas non plus du sanitaire. Ils visent l’entraide entre personnes concernées.L’objectif principal du GEM favorise la pair-aidance (soutien par les pairs), permet des temps d’échanges, d’activités et de rencontres entre les personnes. Ils reposent  sur le principe de l’autogestion  : leurs membres sont ceux qui les font vivre. Ils décident des activités du GEM dans un esprit de  co-construction, mais aussi de son fonctionnement, de son organisation, et ont  la charge de sa gestion administrative et financière. Les GEM représentent un  outil de l’empowerment des personnes, qui les encourage à être actrices de leur parcours et des choix qui les concernent. (Les cahiers pédagogiques de la CNSA : Les GEM)

Lire l’article de Jean Vinçot : Extrait de La Lettre d’Autisme France N°79 – 2019

 

 

GEM Les Albatros 12B rue du Pâtis Tatelin 35700 Rennes Halina JONCZY Animation / Coordination Tel : 06 67 19 48 15 gemautisme35@gmail.com

Le Permis de conduire

Dans son rapport sur l’insertion professionnelle des personnes autistes, Josef Schovanec écrivait en 2017 (pp.71-72)1 : « l’accès des personnes autistes au permis de conduire […] représente un impensé juridique et administratif : ni interdit, ni autorisé, les hasards des dossiers, de leur lieu de dépôt, du degré de dissimulation choisi ou refusé, et donc in fine l’arbitraire déterminent l’issue des procédures. »

La législation est particulièrement retorse, car elle fait reposer sur le conducteur ou apprenti conducteur la responsabilité d’indiquer lui-même qu’il a une restriction médicale pour la conduite automobile, et de se soumettre à un examen par un médecin expert. Il est souhaitable de se faire conseiller par son médecin traitant. Les conséquences de l’absence d’examen médical sont importantes : des sanctions judiciaires si la personne provoque un accident à charge (2 ans d’emprisonnement et 4500 euros d’amende) et l’assurance ne couvrira pas les frais – qui peuvent être élevés s’il faut indemniser le tiers victime.

L'autisme est-il concerné ?

C’est un arrêté du 21 décembre 2005 qui fixe « la liste des affections médicales incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire ou pouvant donner lieu à la délivrance de permis de conduire de validité limitée » (modifié par arrêté du 18/12/2015). Vous pourrez trouver dans la liste :
4.4.2 Troubles cognitifs et psychiques. Compatibilité selon l’évaluation neurologique ou gériatrique. Incompatibilité en cas de démence documentée, après avis spécialisé si nécessaire.
4.9.2 Déficience mentale majeure, altération majeure des capacités de socialisation.

Si vous avez affaire à un psychiatre malintentionné, vous serez peut-être sélectionné par l’item : 4.8. Psychose aiguë et chronique. Mais la classification internationale des maladies (10e ou 11e édition) ne classe pas l’autisme dans les psychoses. Une personne autiste peut être concernée par d’autres troubles (dyspraxie par exemple).

Selon l’article R226-1 du code de la route : « le contrôle médical de l’aptitude à la conduite consiste en une évaluation de l’aptitude physique, cognitive et sensorielle du candidat au permis de conduire ou du titulaire du permis ».

Le contrôle médical doit être demandé par la personne elle-même si elle est concernée, mais aussi par le moniteur de l’auto-école ou par l’examinateur après l’examen. La visite médicale, comme les examens complémentaires éventuels, ne sont pas remboursés. Mais ce sont des dépenses liées au handicap, même si ce ne sont pas des soins.

Comment passer le permis de conduire quand on a un handicap ?

Quels aménagements pour le passage du permis ?

Un arrêté du 20 avril 2012 a aménagé les épreuves du permis de conduire. Il n’y a pas de disposition spécifique pour l’instant pour des candidats autistes.

« Les candidats dysphasiques et/ou dyslexiques et/ou dyspraxiques peuvent passer l’épreuve théorique générale dans ces séances spécifiques » [comme sourds et malentendants] (art 2 I A 4°)
« Le service en charge localement de l’organisation des examens du permis de conduire déroge au caractère collectif de l’épreuve dans le cas où un candidat présente un handicap qui le justifie » (art 2 I A 1°)

Les candidats peuvent bénéficier d’un temps plus long pour l’examen des diapositives et peuvent demander la lecture à haute voix des questions. Les candidats doivent présenter une preuve de leur diagnostic, reconnu par la MDPH, l’Éducation Nationale pour les examens ou un médecin. Pour l’épreuve de conduite, c’est judicieux, pour limiter le stress, d’essayer d’obtenir qu’elle se situe en début de séance. La Stratégie Nationale Autisme mentionne que « d’autres actions seront à examiner comme la levée des freins à l’obtention du permis de conduire (…) ».

Deux freins sont aujourd’hui à modifier par arrêté : la clarification des conditions médicales, l’aménagement des épreuves du permis.

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