Le diagnostic
Le diagnostic de l’Autisme est clinique. Il s’inscrit dans un parcours mené par plusieurs professionnels qui portent sur les différents aspects du développement et du fonctionnement de la personne.
Le médecin et les différents professionnels impliqués dans le diagnostic s’appuient sur leurs compétences et leur expérience clinique, l’observation du fonctionnement de l’enfant, le recueil de données auprès de ses parents ou de l’enfant lui-même, notamment l’histoire très précise de son développement, la description des comportements. Ils utilisent des grilles d’analyse validées scientifiquement. Seule cette démarche et ses conclusions permettent de poser ou pas un diagnostic de TSA.
Un généraliste ou un pédiatre spécialisé est habilité à poser un diagnostic. Ce diagnostic doit être néanmoins précédé de bilans (orthophonique, sensori-moteur, psychologique…) pouvant être faits en libéral.
Contacter le CRA (Centre de Ressources Autisme) le plus proche de votre lieu d’habitation pour avoir des informations sur la démarche diagnostique.
Trouvez des informations sur le site du CRA Bretagne et du Groupement National des Centres de Ressources Autisme.
Afin d’avoir des coordonnées de professionnels privés (médecins, orthophonistes, psychologues…) pouvant poser un diagnostic, vous pouvez nous contacter.
Le parcours diagnostic
Avant de prendre rendez-vous chez votre médecin généraliste, le pédiatre, le médecin de la crèche ou de la PMI (moins de 6 ans) c’est possible de rassembler toutes les observations possibles concernant le « développement particulier » de votre enfant. Il s’agit de noter tous les comportements atypiques, récolter les remarques de proches, des observations de professionnels de la petite enfance, des photos ou des vidéos montrant certains signes qu’un médecin, même spécialiste, ne pourrait pas voir en une consultation (absence de regards, alignement d’objets, colères, mouvements inhabituels du corps, …).
Prenez rendez-vous chez votre médecin traitant, le médecin de la PMI. Celui-ci, s’il est spécialisé autour du TSA, fera une consultation dédiée de repérage des écarts de développement. Il s’agit d’une consultation longue lors de laquelle il fera un examen clinique approfondi du développement de l’enfant. Il peut s’appuyer sur la passation d’outils de repérage adaptés à l’âge de l’enfant, comme un questionnaire qui peut être rempli avec les parents.
Si le risque de TSA est confirmé lors de la consultation dédiée par le médecin assurant le suivi, il faut définir et organiser les accompagnements et les bilans de l’enfant jusqu’au possible diagnostic. Ce rôle est assuré par un cercle de professionnels regroupé dans ce qu’on appelle une plateforme de coordination et d’orientation (PCO).
Les Plateformes de Coordination et d'Orientation (PCO)
La Plateforme de Coordination et d’Orientation (PCO) est un dispositif chargé de mettre en œuvre un parcours d’interventions précoces et de diagnostic pour les enfants entre 0 et 6 ans et 6 et 12 ans pour lesquels l’entourage et/ou le médecin constate un écart inhabituel de développement.
Elle fédère un réseau d’intervenants et de centres spécialisés pour agir sans attendre (médecins, psychomotriciens, orthophonistes, CAMSP…). Les prises de rendez-vous avec chacun de ces spécialistes sont assurées par les plateformes pour que les bilans et les interventions se fassent le plus rapidement possible, au plus près du domicile de l’enfant. En outre, un forfait d’intervention précoce permet aux familles de ne plus payer les consultations des professionnels non conventionnés, dès lors que le parcours sur une plateforme est validé. Il existe aujourd’hui en France 97 plateformes.
Retrouvez ici la carte des PCO !
Lorsque la situation de l’enfant est complexe et/ou que le diagnostic est difficile à établir, les familles et les personnes concernées, avec l’appui de professionnels de deuxième ligne, peuvent solliciter une « troisième ligne », qui est constituée par les équipes de Centre Ressources Autisme (CRA) ou leurs antennes dans chaque département.
La Haute Autorité de Santé (HAS)
La Haute Autorité de Santé (HAS) préconise tout un parcours ainsi que des tests pour poser ce diagnostic clinique.
Retrouvez ici les textes de recommandation et leur synthèse !
Comme souligné par le DSM-5, dans le diagnostic de TSA « les symptômes de TSA doivent être présents dès la petite enfance mais ils peuvent ne se manifester pleinement que lorsque la limitation des capacités empêche de répondre aux exigences sociales ».
En premier lieu, il y a une évaluation initiale clinique individualisée, portant sur les différents aspects du développement et du fonctionnement de l’enfant et sur son environnement (évaluation multidimensionnelle), précise, détaillée, et dans des contextes variés. Cette évaluation relève d’une démarche coordonnée et permet d’établir le projet personnalisé d’interventions éducatives et thérapeutiques, en collaboration avec l’enfant ou l’adolescent, les parents et les professionnels concernés.
Elle repose sur :
● des observations directes et indirectes recueillies auprès des proches de l’enfant, en particulier ses parents, mais aussi auprès des professionnels des lieux d’accueil du jeune enfant et de l’école ;
● des batteries de tests standardisés appropriés à l’âge de l’enfant, à son profil de développement (ex. : langage, habiletés motrices, etc.), à son comportement et au contexte de passation, en privilégiant les tests et échelles validés disponibles (cf. annexe 4 du texte des recommandations) ;
● les domaines et activités décrits dans la classification internationale du fonctionnement, du handicap et de la santé.
En second lieu, la recherche des troubles associés, du fait de leur fréquence élevée, est recommandée de manière systématique, avec une vigilance en cas de survenue de comportements-problèmes, dans la mesure où leur prise en compte sur le plan diagnostique et thérapeutique peut considérablement améliorer la qualité de vie des enfants concernés et de leurs proches.
Il y a aussi la démarche de faire un diagnostic différentiel qui est une méthode permettant de différencier une maladie d’autres pathologies qui présentent des symptômes proches ou similaires.
L'étude des adaptations
Le Guide d'Evaluation des besoins de compensation en matière de scolarisation (GEVA-sco)
Le GEVA-sco concerne tous les enfants/adolescents scolarisés, y compris les élèves accueillis dans un établissement médico-social, dont les situations nécessitent notamment une compensation du handicap, des aménagements, l’élaboration d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS).
Ce document regroupe les principales informations sur la situation d’un élève, afin qu’elles soient prises en compte pour l’évaluation de ses besoins de compensation en vue de l’élaboration du PPS. C’est un outil d’observation partagée, d’échanges entre partenaires, de recueil et de transmission d’informations relatives au parcours de scolarisation d’un élève en situation de handicap.
Quel que soit le mode de scolarisation et le handicap de votre enfant, dès lors que vous déposez un dossier auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées, le GEVA-sco constitue un outil incontournable entre l’établissement scolaire de votre enfant et la MDPH.
Les adaptations à l'école
1 – Adapter le langage :
- S’assurer que l’élève est attentif avant de donner la consigne
- Utiliser des phrases courtes, un débit assez lent, un langage simple, concret, répétitif
- Inclure l’élève dans les consignes collectives
- Donner une consigne à la fois
- Ne pas hésiter à répéter (perte de la trace sonore)
- Veiller à munir l’élève d’une ‘trousse de survie’ verbale : prends, pose, donne, encore, attends, range, assis, debout, oui, non / Utiliser des phrases affirmatives en disant à l’élève ce qu’il doit faire, plutôt que ce qu’il ne doit pas faire (difficultés à inférer)
- Éviter les phrases ambigües, les doubles sens, l’ironie
- Veiller à expliciter les expressions imagées (« jeter un œil »)
- Accepter un temps de latence (difficultés à traiter l’information orale)
- Éviter de s’énerver ou de crier, rester calme, ferme et bienveillant
2 – Utiliser des supports visuels pour la compréhension des consignes
3 – Structurer l’environnement : le temps, l’espace et les activités
Il peut y avoir des difficultés à se repérer dans le temps :
- Difficultés à appréhender la succession des activités et donc à anticiper
- Difficultés à estimer les durées
- Emploi du temps visualisé
- Multiplier les rituels et routines pour scander le temps
- Visualiser les durées
La récréation peut être un moment anxiogène avec la densité d’enfants, les cris, l’agitation, les mouvements rapides
Cela peut-être bien de :
- Réduire le temps : 1/2h vers 1/4h
- Guider l’enfant dans ses relations avec les pairs
- Aménager un espace plus calme avec quelques enfants
- Travailler les échanges, le tour de rôle
Pour structurer l’espace, des aires d’activité peuvent être clairement définies :
- coin regroupement (atelier jeu, atelier peinture, table de travail, table du goûter, salle de motricité)
- nécessité de rajouter des repères visuels (Gommettes sur le casier de l’enfant, sur l’étiquette de son prénom, sur son portemanteau…)
Pour la structuration des activités, c’est bien de limiter des stimulations (source de distraction). Ainsi, mettre sur la table de travail, uniquement le matériel de l’activité en cours.
Pour les consignes :
- Une consigne à la fois
- Reformuler, répéter, clarifier
- Fractionner l’activité pour n’introduire qu’une difficulté à la fois
- Proposer un modèle
- Accepter la lenteur d’exécution